Le changement c'est maintenant ;)
La douceur
J'ai commencé cette nouvelle année dans la quiétude, entre nos enfants, nos chats, notre canapé, un thé dans une main et une BD dans l'autre. Le bonheur du temps qui s'étire ! J'ai aussi emmené mes deux mômes découvrir ce merveilleux parc à quelques kilomètres de chez nous ! Un endroit un peu magique à leurs yeux... Ces quelques journées loin de mon travail pour et puis COlette m'ont fait beaucoup de bien après la course des fêtes !
La terreur
Et puis PAF ! Une crise d'éco-anxiété m'est tombée sur le coin du nez avec le lundi de la rentrée. Savoir que 2020 est une année charnière d'après le GIEC en ce qui concerne l'écologie et voir que hors de mon cocon rien ne semblait avoir changé m'a tétanisé. Les images de l'Australie en flammes m'ont littéralement assommée et la colère m'a submergée. J'étais triste, j'ai pleuré. J'étais en colère, j'ai eu envie de hurler. J'ai eu envie de tout casser, d'aller me terrer dans un coin, j'ai eu peur, si peur de l'avenir !
La lutte
Je me sentais impuissante et inutile. Déprimée. Au fond du trou. Et puis j'ai vu passer cet appel au don de poches en tissu pour les marsupiaux rescapés des incendies, relayé par une association de refuges australiens. Manon et moi ayant les compétences nécessaires pour coudre les dites poches nous avons tout de suite décidé de financer une petite production sur les fonds de et puis Colette. On avait pasla tête à coudre des furoshiki. Ça nous semblait si dérisoire. Et puis quitte à couper du tissu nous nous sommes dit que nous avions les moyens d'en produire beaucoup plus en donnant de notre temps. Il nous manquait juste l'argent nécessaire pour payer les couturier.e.s qui travaillent à nos côtés. Alors, sur Instagram nous avons proposé aux Colette de nous aider à financer notre action. En une soirée nous avions récolté 1500€, deux jours plus tard nous avions 2400€ en notre possession. Je vous passe les détails mais les jours qui ont suivi l'appel aux dons ont été d'une intensité incroyable ! Je n'ai pas beaucoup dormis ! J'ai dû répondre à des centaines de messages, trouver des solutions techniques aux problèmes rencontrés, prendre contact avec un refuge australien, expliquer les enjeux et faire le lien entre les Colette et le refuge avec lequel nous travaillons, organiser la réception de pochettes confectionnés par des couturières bénévoles, par des élèves et leurs enseignant.e.s... Tout ça pendant que Manon gérait la production d'une première fournée de poches ! Bref. On a pas chaumé !
Pourquoi je vous raconte ça ? Cet engagement humanitaire tombé du ciel m'a tout simplement permis de sortir de mon état de colère et d'anxiété très intense. En l'espace d'une journée je suis passée d'un état de stupeur à un état d'action qui m'a fait beaucoup de bien. Je ne dis pas que c'est simple, notre engagement va nous demander encore beaucoup de travail mais PUTAIN QUE C'EST BON DE SE SENTIR UTILE !
L'espoir
Voici trois jours que le cours de nos vies a retrouvé un rythme plus raisonnable. Aujourd'hui j'ai passé la journée à me promener au bord de la mer avec les enfants. Je me sens heureuse et sereine. Légère. Je n'aurais pas cru cela possible il y a une semaine ! Sereine... Pas pour notre avenir qui s'annonce bien sombre, je n'ai plus beaucoup d'espoir quand je vois la lenteur avec laquelle les individus, les états, les entreprises, s'engagent dans une démarche écologique de décroissance. Mais sereine car je fais ma part un peu plus chaque année. Il reste tant à faire dans notre vie mais mon militantisme me permet de transformer mes angoisses et ma colère en quelque chose de positif et d'utile. Je ne changerais pas le monde à moi toute seule c'est sûr ! Et je ne suis certainement pas exemplaire. Mais agir me permet de garder le cap et de retrouver le sourire envers et contre tout. Informer, soutenir, militer. Militer. Encore et encore. À mon échelle. Tu sais... les colibris. À nous tous rien n'est impossible ! Enfin... j'espère...
