this is the end




Bye bye Baloo !

Les enfants jouent pour la dernière fois sous le soleil d'Uruguay pendant que Benoît et moi nous activons afin de rendre Baloo roulable... ou plutôt navigable ! Nous nous sentons à la fois un peu nerveux et très légers à l'idée de ce voyage qui s'annonce pour notre compagnon de route. Les risques de casse et de vols sont réels lors de cette longue traversée, nous avons rencontré suffisamment de voyageur ayant subits ce genre de dommages pour savoir que ce n'est pas une simple lubie de notre part. Mais nous sommes tellement contents de rentrer que ça n'affecte pas trop notre état d'esprit très positif.

Je profite de ce grand départ pour faire un petit état des lieux de Baloo après presque dix mois sur les routes. Sa carrosserie est un peu sale et fatiguée, elle raconte les kilomètres de poussière que je prend plaisir à immortaliser. C'est l'occasion parfaite pour vous montrer nos dernières gribouilles en date ! Et pour vous présenter le seul et unique sac poubelle que nous ayons utilisé depuis notre départ : l'ultime délestage de nos toilettes sèches (on ne pouvait décemment pas enterrer nos restes sur le bas côtés du parking de la douane). Je sais ce n'est pas très politiquement correcte de diffuse ce genre de clichés, mais entre nous ça fait un moment qu'on cohabite par ici alors bon. Je prend mes aises. Et toc !





Tu connais le film "TAXI" ?

HAN ! J'étais devant à côté de ce chauffard. De ce chauffeur. De ce monsieur qui roulait bien trop vite, son portable collé à l'oreille et le regard bien trop souvent tourné vers moi pour pas perdre une miette de notre laborieuse conversation en anglais. On aurait pu gagner mille point si il avait réussi à shooter cette jeune femme avec sa poussette mais elle a reculé à tant. On aurait pu faire valser les voitures devant nous mais elles se sont toutes écartées à tant. Benoît aurait pu faire une crise cardiaque s'il avait relevé la tête mais il a préféré faire l'autruche en jouant avec les enfants à l'arrière.

Bref. Au delà de ça, j'ai vraiment adoré redécouvrir Montevidéo en taxi ! Je veux dire, au delà de l'adrénaline. Cette ville à la fois étrangère et très familière désormais m'a semblé bien plus accueillante que lors de notre premier passage ! Mon regard sur ce pays, ses habitants, ses habitudes, a certainement beaucoup changé en quelques mois. Les grilles aux fenêtres ne m'agressent plus et la rambla qui longe la plage me semble désormais charmante avec ses nombreux parcs. Nous ne sommes pas encore parti mais je suis déjà un peu nostalgique de cette Amérique du Sud toute en contrastes.

Ce constat m'interpelle ! Je suis en train d'expérimenter très concrètement le fait que le voyage ouvre l'esprit. Mine de rien ces derniers temps je me suis adaptée sans cesse à de nouveaux environnements. Ça a parfois été déstabilisant, je me suis parfois sentie un peu fatiguée, dépassée par tout ça et j'aspire désormais à retrouver mes repères mais je sais aujourd'hui que quoi qu'il arrive je ne serais plus jamais totalement étrangère dans tous ces pays que nous avons traversé dernièrement. C'est tout bête mais ce constat me rempli d'une joie très vive ! Je laisse mon regard se perdre dans le fouillis de la ville avec un grand sourire aux lèvres. Je me sens citoyenne du monde et à l'heure où je vais enfin rentrer en France, j’échafaude déjà des plans sur la comète en envisageant les prochains voyages à venir. et croyez moi où non mais... il me tarde d'y être au moins autant qu'il me tarde de rentrer chez moi ! Le monde est si vaste et j'en ai vu si peu !



C'est dans la boite

Nous arrivons à l'aéroport en fin de matinée. Il nous reste cinq heures et quelques dollars à tuer avant de prendre l'avion. Qu'à cela ne tienne ! Nous craquons pour des friandises suremballées qu'on ne s'autorise jamais en temps normal. Une entorse savoureuse à notre mode de vie zéro déchet ! Oups.

Je m'apprête à m'installer confortablement dans un de ces superbes fauteuils bleus aux côtés de Benoît (qui bouquine) et Gaspard (qui dort) lorsque Charlie me demande : "Maman, je veux que tu me prenne en photo s'il te plaît !". Argh, mais... mon fauteuil ! Cette petite fille est convaincante et je me laisse finalement prendre au jeu avec délectation. Ce moment juste entre nous se trouve être un vrai régal ! Ma Charlie se découvre directrice artistique et là voici qui me donne des consignes en dirigeant de A à Z la séance photo, une grande première ! Nous passons un long moment toutes les deux enfermées dans une bulle complice et productive. Elle contrôle chaque cliché que je prend d'elle et modifie ses mimiques en conséquence. Je ne boude pas mon plaisir et la suis dans sa démarche avec tout le sérieux possible !

Et s'envoyer en l'air

Cette fois ci on y est. Le début de la fin. La fin d'un début. L'aventure se termine et d'autres suivront ! Je suis vraiment partagée entre le soulagement à l'idée de rentrer et le goût de trop peu qui reste dans ma gorge. La joie de retrouver nos proches et un quotidien plus familier est immense mais il faut quand même dire que la route a été belle. J'ai adoré filer droit devant au milieu des paysages incroyables de ce monde ! Cette sensation de liberté que nous avons ressentie durant des mois est tout simplement exceptionnelle. J'en veux encore et encore et encore et... Oh oui, on repartira, c'est sûr ! Loin ! Et longtemps ! Et en prenant notre temps autant que faire se peut.

Hum. La digestion de ce tout petit grand voyage va être longue j'espère. Histoire qu'on ai le temps de se poser un peu avant de songer à reprendre la route. Enfin. Je veux dire avant de songer vraiment sérieusement à reprendre la route ! Car pour être tout à fait honnête j'y songe déjà un peu, beaucoup, passionnément. Chaque jour à vrai dire. Dans nos têtes de noeuds des tas de voyages se tricotent en secret, mais chut. On les garde au chaud, laissons les rêves grandir. Il sera toujours temps de repartir... un peu plus tard !