Les dernières plages
Quelques nouvelles
Je suis navrée d'avoir délaisser cet espace virtuels et nos rendez-vous quasi quotidiens ces derniers temps mais il m'est un peu difficile de revenir sur les derniers jours de notre grand voyage. D'abord parce que tout ça me semble loin, très loin, vu d'ici... j'ai un peu l'impression d'être un imposteur en écrivant mes récits d'ailleurs blottie sous ma couette bretonne. Ensuite parce que le temps file entre mes doigts depuis que nous sommes rentrés. Enfin parce que le nostalgie s'empare de moi quand je replonge le nez dans ces images pleines de soleil et de liberté. Une jolie nostalgie qui me donne envie de soulever des montagnes pour pouvoir repartir un jour (pas trop loin) voyager à travers le monde (vraiment loin) pour d'autres parenthèses heureuses. Une nostalgie joyeuse mais aussi un peu douloureuse pour l'impatiente que je suis !
Comment allons nous ? Notre retour en France a été voulu, attendu, joyeux, intense, gris, froid, joli, prenant, fatigant, important. En un mois nous avons réussi à nous réinstaller dans un quotidien confortable et temporaire, à retrouver des repères, nos amis, nos familles, nos commerces de proximité, un travail pour Benoît, nos lieux de balade privilégiés. Ça nous rend profondément heureux et l'on ne regrette pas une seconde notre choix ! Charlie a repris l'école le coeur léger et le sourire aux lèvres. Gaspard découvre les curiosités d'une vie faite de routines et de visages familiers. Ils vont très bien.
La seule vraie difficulté concerne notre futur nid douillet. Trouver la maison de nos rêve est un projet de longue haleine qui mobilise une grosse partie de notre énergie. Nos recherches porteront certainement leurs fruits dans les mois qui viennent mais en attendant j'ai un peu de mal à me projeter dans un entre deux à durée indéterminée. Je rêve de jardin, de travaux, de meubles à chiner et à retaper et je ronge un peu mon frein. Le temps s'étire dans une attente normale mais un peu longue et incertaine. Nous étions las d'être nomade, nous sommes rentrés plein d'enthousiasme et nous avons hâte d'investir enfin un chez nous définitif. C'est le seul bémol de ce retour. On s'y attendait, aujourd'hui on le vit.... du mieux qu'on peut !
Une petite anecdote ? Je n'aurais aucune images à vous montrer de ce retour hivernal car nous avions oublié le chargeur de mon reflex dans le camping-car. Il a donc fait la traversée en cargo avec Baloo et je l'ai récupéré il y a quelques jours seulement. Quel soulagement pour moi ! Le contact quotidien avec la photographie m'a beaucoup manqué pendant ce mois de traversée. J'aurais voulu saisir l'émotion de tous nos premiers instants ici. Je savoure donc ces retrouvailles !
Des pelles et des ballons
Pendant notre séjour en Uruguay nos enfants sont devenus spécialistes en incruste, en squatte, en zonage, en emprunt, en piquage de jouet ! N'ayant pas de jouets de plage à disposition dans Baloo (oups, on a complètement oublié !) ils ont pris le parti de systématiquement se servir dans leur voisinage immédiat pour le plus grand plaisir des uruguayens du coin. Gaspard chasse les ballons (il pique les ballons sous le nez des gens et part avec sous leur regard amusé) tandis que Charlie recherche la compagnie d'autres enfants (elle s'assoie à côté d'eux et emprunte leurs jouets le plus naturellement du monde).
Les premiers jours, cette façon de faire me met mal à l'aise mais très rapidement j'observe que les adultes portent un regard plutôt bienveillant sur nos enfants et les intègrent naturellement à leur cercle. Charlie et Gaspard goûtent toutes les spécialités locales que leur tendent leurs hôtes d'un instant pendant que Benoît et moi nous efforçons à ne pas les perdre de vue. Mine de rien, Gaspard parcours de sacrées distances en se laissant porter de ballon en ballon. Sur ces plages bondées, nos deux têtes blondes ne sont pas farouches pour deux sous et leur capacité d'adaptation nous épate ! D'ailleurs nous faisons quelques belles rencontres grâce à eux. Leur manège est amusant à observer et provoque des sourires et quelques conversations chaleureuses. C'est chouette finalement de ne pas avoir nos propres jouets !
Et puis...
Il faut bien se rendre à l'évidence, l'aventure touche à sa fin. Nous profitons de ces derniers jours de plage pour ranger le camping-car, trier nos vêtements et préparer nos bagages avant le grand départ qui approche à grands pas. Pendant que je nettoie Baloo de fond en comble, Benoît fabrique une séparation entre la cabine et la cellule avec des planches de bois récupérées sur le bord d'un bivouac. Nous nous gavons une dernière fois de pâtisseries locales au dulce de leche avec une pointe de regret et c'est déjà l'heure de prendre la route direction Montevideo. Dans quelques heures nous serons dans l'avion... On ne réalise pas vraiment tellement ça nous semble incroyable ! Demain nous serons de retours en France. EN FRANCE ! Hein ? Quoi ? N'importe quoi.