Hey ! On a une chouette page facebook, tu viens ?

Non... laisse moi tranquille, va-t-en !

Blessures intimes #2

Pour lire la première partie, c'est par ici.

Pendant ta naissance

[ 20h ]
J'ai perdu les eaux il y a deux heures, c'était inattendu, un peu effrayant, très excitant. Tu es en avance. Nous avons traversé Paris pour rentrer à la maison, je me suis lavée, changée, j'ai câliné notre chat car je savais que dorénavant je ne reviendrais plus ici sans toi. On est descendu chez l'épicier pour acheter du coca (mon obsession lors de cette grossesse) avec la ferme intention de l'introduire en secret dans la salle de travail. Nous faisons les vingt minutes de trajet jusqu'à l'hôpital à pied dans l'espoir de faire avancer le travail qui semble inexistant pour le moment. Tiens, une boulangerie ! Je m'autorise une dernière religieuse au chocolat, il paraît qu'on nous interdit de manger pendant l'accouchement. Nous sommes joyeux, de très bonne humeur et nous rions beaucoup en repensant à l'aventure que tu nous fais vivre depuis quelques heures. De vrais gamins !

[ 22h ]
Il fait nuit. La structure imposante de l'hôpital nous fait face. Une légère appréhension s'insinue en moi, je serre un peu plus fort la main de Benoît. Les choses sérieuses commencent. Là les souvenirs sont flous. Je crois que je sonne, une femme gentille nous invite à la suivre jusqu'à l'étage des salles de travail où l'on me fait probablement un monitoring. Rien d'alarmant, elle me remet aux mains d'une sage-femme. C'est cette femme qui va me maltraiter à son insu, en pensant très certainement faire son travail correctement. Elle nous accueille avec un air revêche et légèrement agacé et me dit que je vais rester en observation jusqu'à l'accouchement. Je lui demande si ça prendra longtemps selon elle, si la rencontre aura lieu bientôt ou bien dans plusieurs jours ? Est-ce qu'on peut savoir ce genre de chose ? Est-ce que je risque d'être déclenchée ? Je suis impatiente et je n'arrive pas du tout à projeter la suite des évènements, j'ai besoin d'être rassurée, de pouvoir m'accrocher à un fil. Elle me répond sans une once de bienveillance que ça arrivera quand ça arrivera, mais certainement pas aujourd'hui ni demain. Monsieur peut rentrer chez lui, vous vous installez dans cette chambre, bonne nuit. Je lui dis que je sens quelque chose qui ressemble fort à un début de contractions douloureuses. Elle lève les yeux au ciel et me dit de m'allonger, ça va passer, il n'y avait rien sur le monito. Benoît s'en va. Je m'installe dans cette chambre obscure, ma voisine dort. Je me sens terriblement seule.

[ 23h ]
Dans le noir, dans ce lit. J'ai quatre ans et je désobéis. La douleur me tord les tripes de plus en plus fort. Monito ou non, elle a tord la dame, moi je sais bien que j'ai besoin de me lever pour marcher. J'ai besoin de trouver une position pour me soulager. Moi je sais bien que j'ai mal pour de vrai et que ce n'est pas un caprice de femme trop pressée d'accoucher juste pour l'embêter. J'enfile mes chaussons, j'attrape mon téléphone et je commence à déambuler dans le couloir de l'hôpital. Je me sens terriblement seule et démunie mais je suis fière de moi, je gère. Toute seule. Je me sens si seule. J'ai très envie d'appeler Benoît pour lui dire de venir mais j'ai quatre ans et j'ai peur de me faire gronder. Il doit dormir à cette heure-ci. Je gère. Alors je tourne et je vire en taisant ma douleur. Je serre les dents dans ce couloir lugubre où le temps s'étire à l'infini. Une infirmière finit par passer par là, elle est gentille, elle a de l'empathie pour moi et elle voit bien que mes contractions sont intenses et rapprochées. Elle appelle le service des salles d'accouchement pour les prévenir que j'arrive.

[ 00h ]
C'est encore elle. Je ne connais pas son nom, elle ne s'est pas présentée. Elle me voit arriver l'air de dire "Ah tiens, la chieuse de tout à l'heure." Je sens dans son regard que je suis son ennemie, celle qui va la déranger pour rien. C'est très déstabilisant, très désagréable alors je me fais toute petite. Elle m'installe dans une salle à la lumière vive et aux murs tristes. Un lit, une chaise, un évier, du matériel médical partout et juste la place nécessaire pour pouvoir se déplacer. Est-ce que vous pouvez prévenir mon conjoint et lui demander de me rejoindre ? C'est inutile vous n'accoucherez pas aujourdhui madame. Vous êtes là pour qu'on surveille votre état puisque vous ne souhaitez pas rester dormir dans votre chambre. Je suis coupable d'emmerdement maximal, pardon. La sonnette est ici si vous avez besoin de quelque chose, elle ferme la porte et s'en va. Peut-être qu'elle me fait un monito. Ou pas. Je ne me souviens pas des actes médicaux. Je me souviens juste de mon immense sentiment de détresse, de solitude. J'ai l'impression d'usurper ma place, de ne pas avoir le droit d'être là, d'être malvenue. Je suis en pyjama, avec mes chaussons et mon portable qui n'a déjà plus de batterie. Mes affaires préparées avec amour il y a quelques jours sont restées dans la chambre à un autre étage. On ne sonne pas pour ce genre de détail. Mon amoureux avec qui j'imaginais vivre ce moment si particulier de nos vies est à des dizaines de rues d'ici. On ne sonne pas pour ce genre de détail. Je n'ai rien pour me distraire de ma douleur. Je suis seule, j'ai terriblement mal et je commence à avoir peur. Mais qu'est ce que je fous là ?

[ 2h ]
Je deviens folle, je n'arrive pas à gérer la douleur toute seule, j'ai envie de pleurer. Je voudrais rentrer dans ma bulle mais la lumière est trop vive, le lieu trop hostile, je suis en détresse. Où est mon amoureux ? Je voudrais tant l'appeler, putain de batterie de merde. Si seulement j'avais un livre ou mon ordinateur pour me distraire entre deux contractions. Elles sont de plus en plus rapprochées et je n'ai quasiment plus de répit. Elle le sait, je lui ai dit, je pense qu'elle me trouve douillette. Je pourrais sonner mais je ne veux plus la voir, à chaque fois qu'elle entre dans la chambre je me sens jugée, elle me renvoit une image terrible de moi-même. Je commence à échafauder des plans pour m'échapper. Mon pyjama ça va, mes chaussons me posent problème, j'ai peur d'avoir l'air d'une folle dans la rue. Et puis je ne peux pas faire dix mètres sans subir une de ces contractions qui me foudroient sur place. Mais je dois m'enfuir, j'en ai marre de subir cette situation de merde. J'ai mal et je suis terriblement malheureuse. C'est pas comme ça que j'imaginais un accouchement. Franchement ? Ça craint. On arrête tout et je rentre à la maison. Le couloir est désert, j'ai eu l'occasion de le vérifier en me rendant aux toilettes. Je ne peux plus rester seule comme ça, je deviens folle. C'est décidé. Je rentre. Non. Camille. Arrête. Je sonne.

[ 4h ]
Elle entre, je m'effondre en pleurs et lui ordonne d'appeler mon conjoint. Je lui dis que je ne veux plus être seule, que ce n'est pas comme ça que je veux vivre mon accouchement et que je me fiche de ce qu'elle en pense, que sinon je pars. Elle me répond que je n'ai pas besoin de me mettre dans cet état et qu'il suffisait de lui demander. À cet instant je la hais mais ça m'est égal puisque je viens de gagner une bataille, Benoît va arriver et c'est bien tout ce qui compte. Lorsque son sourire et ses bras m'enveloppent un moment plus tard, un soulagement immense m'envahit. Je retrouve mon courage et ma bonne humeur malgré les contractions terribles qui me terrassent. Je ne le sais pas encore mais avec du recul je pense que je n'ai plus les ressources pour gérer correctement la douleur car j'ai perdu toute confiance dans l'équipe médicale. Je n'ai pas peur pour ma santé ni pour celle du bébé, je me sens en sécurité, en revanche je suis extrêmement tendue, je ne me sens absolument pas soutenue, Benoît est mon seul repère. Je vais donc me débrouiller seule pour avoir le moins possible à faire à elle. Les heures qui suivent sont interminables et les contractions que je subis sans réussir à me les approprier ne font pas beaucoup progresser le travail.

[ 8h ]
YOUPI !!!!! Changement de garde, elle se casse, je ne la reverrai plus jamais ! Une sage-femme souriante entre dans la pièce, elle s'assoit à ma hauteur, pose la main sur ma jambe et se présente. C'est moi qui vais m'occuper de vous à partir de maintenant, je suis là pour vous accompagner, tout va bien se passer. Elle m'ausculte et me sourit en nous annonçant avec beaucoup de bienveillance que nous serons probablement parents avant ce soir. Ce sont les premières paroles encourageantes que l'on m'adresse depuis que je suis arrivée. C'est le premier sourire que nous recevons depuis des heures. Pour un peu je l'embrasserai mais les contractions très rapprochées me laissent vraiment très peu de répit. Elle compatit à ma douleur et m'indique qu'elle a vu dans mon dossier que je souhaite un accouchement naturel. Elle m'explique que je peux demander la péridurale à tout moment sans une once de culpabilité et qu'à partir de maintenant elle ne m'en parlera plus pour me soutenir dans mon projet de naissance. Pour la première fois depuis que je suis là je suis face à quelqu'un qui ne me juge pas, le syndrôme de l'imposteur se dissipe, j'ai le droit d'être là et d'avoir mal, quel soulagement. Elle ne m'accompagnera pas dans ma gestion de la douleur, probablement par manque de temps et de formation et nous resterons seuls avec Benoît dans cette pièce où je peux à peine marcher, sous une lumière vive et agressive, pendant de longues heures avec notre seule volonté comme ressource. Avec du recul et pour avoir accouché une seconde fois dans des conditions très différentes, je trouve ça incroyablement violent pour moi et mon conjoint qui étions totalement démunis pour faire face à ça, mais sur le coup je suis juste soulagée de ne plus avoir affaire à une personne nocive. Pendant les heures qui suivent nous sommes seulement interrompus par quelques auscultations réalisées avec beaucoup de douceur. Je suis dans un cauchemar, emprisonnée dans un corps qui me fait du mal, sans ressources car mes cours de préparation à l'accouchement et à la gestion de la douleur avaient théoriquement lieu à partir de demain avec ma sage-femme. Dommage ! Au moins je suis de nouveau entourée de bienveillance et ça... ça change tout.

[ 14h ]
La douleur me rend folle. Je n'ai rien pour me soulager, juste Benoît qui m'assiste du mieux qu'il peut, impuissant. Je deviens vraiment folle, je me sens partir et mon corps ne me répond plus. La sage-femme passe me voir lorsqu'elle a un peu de temps et m'encourage avec beaucoup de douceur. Je regrette de ne pas avoir compris plus tôt l'importance d'une doula dans un lieu aussi hostile pour m'aider à créer une bulle protectrice. Je déteste ce corps qui me fait souffrir atrocement, ces contractions qui ne s'arrêtent jamais, pas de pause, j'ai tout le temps mal. Je déteste ce couillon qui a osé poser son foutu sperme dans mon utérus, le salaud, pourquoi c'est moi la femme dans l'histoire ? Je commence à détester ce bébé qui n'en peut plus de sortir. Je voudrais que tout s'arrête. Je suis prête à tuer pour ça. J'ai des pensées délirantes. Lorsque la sage-femme m'annonce que je suis ouverte à cinq après tant d'heures de souffrance je m'effondre. Je demande la péridurale. Foutu pour foutu cet accouchement est horrible depuis le début, j'ai perdu toute confiance en moi, je suis probablement juste nulle. Je suis épuisée. Il faut que je dorme. Sinon je n'aurais pas la force de pousser et encore moins celle d'accueillir mon bébé.

[ 18h ]
J'ai dormi. Benoît a dormi. On a retrouvé le sourire et notre confiance en nous revient. Je me sens bien, sereine. Je n'ai plus mal et le travail s'accélère. J'ai pris la bonne décision. J'ai fait de mon mieux et je ne regrette rien sinon d'être ici, dans cet hôpital usine.

[ 19h ]
Poussez madame, allez ! Le cœur de mon bébé faiblit et il faut le sortir rapidement. Tout à coup tout s'accélère, les sage-femmes sont rejointes par des médecins, la salle se remplit soudainement et la tension monte d'un cran. Je me sens en confiance, vraiment, à aucun moment je n'ai peur pour moi ou pour mon bébé car je sais qu'ils feront ce qu'il faut pour notre sécurité. Je suis entre de bonnes mains. On me parle de forceps et j'accepte sans broncher, il me tarde de te rencontrer enfin et je ne veux prendre aucun risque, tu es en avances et cet accouchement qui n'en finit pas te fatigue autant que moi. Il est temps que ça se termine. Une dernière poussée et tu es là dans mes bras, contre mon sein. Je t'observe quelques secondes un peu sonnée par l'énormité de ta présence, et puis la puéricultrice t'enlève. Il faut qu'on vérifie que tout va bien, on revient. J'invite Benoît à te suivre, je ne veux pas qu'il te perde des yeux. Ensuite vient rapidement la délivrance, je me sens légère maintenant que tout est terminé. Les sage-femmes vérifient que tout va bien puis je reste seule avec les médecins. Ils trifouillent entre mes jambes en discutant. Je ne comprends pas pourquoi. Le temps me semble soudain très long après toute cette agitation, je me redresse pour essayer de voir ce qu'ils font. Allongez-vous madame, détendez-vous, on a presque fini de vous recoudre. De me recoudre ? Une petite épisiotomie mais tout va bien ne vous inquiétez pas ! Une épisiotomie ? À aucun moment le mot n'a été prononcé pendant l'accouchement, à aucun moment ils ne m'ont prévenu qu'ils allaient me recoudre, je me sens comme un morceau de viande que l'on manipule à sa guise. Détendez-vous, pensez à votre bébé, comment s'appelle-t-il ? À vrai dire je n'en sais rien. Est-ce une fille ou un garçon ? J'avais tellement hâte de le découvrir mais dans la précipitation je n'ai pas pensé à regarder. Les deux hommes rient de la situation, eux non plus n'y ont pas pensé. Et toi est-ce que tu sais ? L'étudiant ne sait pas non plus. Sur le coup la situation m'amuse un peu malgré ma déception. Cette anecdote permet à tout le monde d'évacuer la tension et puis je suis tellement soulagée que tout soit terminé que pour le moment je vois le monde en rose. Plus tard je serais blessée de n'avoir même pas eu le privilège infime d'être celle qui découvrirait le sexe de mon enfant tenu jalousement secret pendant tant de mois. L'étudiant revient et nous annonce qu'il s'agit d'une fille. Charlie. Elle s'appelle Charlie. Je m'allonge et ferme les yeux en essayant de revoir son visage. Où est-elle, où est mon bébé ? Pourquoi est-ce si long ? Je réalise soudain qu'ils sont partis depuis de longues minutes. Est-ce que tout va bien ? Je me redresse pour demander. Le médecin s'agace et m'explique que tout va bien, ils attendent juste que je sois recousue pour entrer. QUOI ?! Mon sang ne fait qu'un tour. Vous voulez dire qu'on m'enlève mon bébé tout juste né aussi longtemps pour cause de couture ? Vous plaisantez ? Je viens de passer les pires heures de mon existences et vous m'enlevez le moment si précieux de la rencontre pour pouvoir me RECOUDRE ? Mais de quoi on parle là ? De pudeur ? Ça vous dérange que mon mec me voit les quatre fer en l'air en train de me faire recoudre alors qu'il y a moins d'une heure vous étiez huit dans la salle les yeux fixés sur mon entrejambe sanguilonante ? Vous êtes sérieux ? Vraiment ? C'est ça un accouchement ? La douleur, l'humiliation puis la solitude ? En l'écrivant jai envie de pleurer tellement la situation me semble absurde. On m'enlève mon bébé par souci pour sa sécurité, j'accepte parce que j'ai confiance en vous et vous ne me le ramenez pas pour une raison aussi stupide que celle-ci ? Tout ça je ne le dis évidement pas mais dans ma tête c'est comme un tsunami qui se déclenche, je suis sonnée, vraiment, c'est le coup de grâce. J'exige qu'on m'apporte mon bébé sur-le-champ.

[ 20h ]
Le bébé est dans mes bras et je ne le reconnais pas. Son visage n'est plus le même, on l'a essuyé. Ce bébé que l'on me tend est propre, enveloppé. Tu vas très bien, aucun de ces gestes qu'ils ont effectué n'était urgent ou nécessaire. Benoît m'a raconté chaque minute : trente secondes de vérifications minutieuses pour être certain que tu allais bien et tout le reste pour rien. Je suis restée sur le carreau pour qu'on te pèse et te mesure. Je suis restée seule dans cette salle, le ventre, les bras et le cœur vide avec le sentiment d'avoir fait mon travail et de n'être plus qu'une chair meurtrie et inutile. Mon cœur de louve est écorché, on a touché mon petit avant même que j'ai pu lui donner son nom. Je ne connais même pas ton odeur. On a piétiné mon orgueil et mon cœur pour une pudeur mal placée. En t'éloignant si longtemps de moi ils ont coupé le fil invisible qui nous reliait, ils ont volé notre rencontre. Maintenant tu es dans mes bras et je dois renouer ce fil. Ça me prendra plusieurs jours. Plusieurs jours où je t'observerai avec curiosité en me répétant en boucle que d'accord, c'est toi, Charlie, tu n'es pas juste un joli bébé, tu es vraiment ma fille, c'est logique puisque tu étais dans mon ventre, ok, c'est étrange mais d'accord, tu es ma fille. Ma fille. Charlie. Je suis si heureuse de te rencontrer ! Et si triste de n'avoir pas su t'aggriper plus fort. Au fond ce n'est pas si grave, on aura toute la vie pour apprendre à se connaître. N'est-ce pas ?

Petites notes de bas de page

Il m'a été assez difficile d'écrire ce texte sans doute très imparfait, inexact et complètement subjectif. Mes souvenirs se brouillent et les heures se mélangent. Difficile aussi de décrire cette bouillie d'émotions heureuses et douloureuses à la fois qui m'ont assaillies tout au long de cette interminable journée. Ce texte je ne l'écris pas pour faire mon deuil, ce travail je l'ai déjà fait lors de ma seconde grossesse grâce aux sage-femmes formidables de la clinique des Lilas. Je n'aime pas vraiment l'idée d'exposer cette part de notre intimité et je ne pensais pas le faire un jour aussi librement par ici même si j'ai toujours trouvé ça chouette chez les autres. Cela dit je crois que c'est un mal nécessaire si je veux que les choses changent dans les maternités. Il faut libérer la parole.

En témoignant mon ressenti je ne veux pas accuser des personnes mais plutôt questionner un système qui blesse par sa violence insidueuse. Nous sommes nombreuses à ressortir meurtries de nos accouchements et ce qu'importe la douleur où les difficultés médicales. C'est quelque chose qui me révolte car la seule chose que je sais avec certitude c'est qu'il aura fallu un second accouchement pour soigner mes blessures. Il aura fallu une seconde naissance elle aussi douloureuse et difficile mais emplie de bienveillance, de douceur et de petites attentions incroyablement banales pour que je puisse enfin être en paix avec moi même. Pour que je puisse aujourd'hui partager mon expérience sans pleurer ma détresse à chaque instant. Et franchement ? Ça craint.

violences obstétricalesviolences obstétricales

Commenter cet article