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Parentalité positive

Parentalité positive Parentalité positive

Le début de ma nouvelle grossesse a été un peu compliqué et pour prendre bien soin du bébé les professionnels de la santé m'ont fait comprendre qu'il allait falloir éviter de porter des charges lourdes. Les courses. Un enfant. Un meuble.


Et ma petite fille, je peux la porter ?


C'est vous qui voyez mais pour le bébé...


C'est comme ça que ça a commencé. Les crises. Autrement appelé les caprices dans le langage courant. Dans celui de ces gens que tu croises dans la rue. Et qui vous regardent avec insistance.


Tu vas chercher ta fille à la crèche qui est à cinq minutes à pied de la maison. Tu lui donnes la main pour rentrer à son rythme en observant les pigeons et en sautant dans les flaques d'eau. Comme tous les soirs, sauf qu'avant c'était une option, un choix de sa part. Souvent je la portais sur la moitié du chemin pour un gros câlin, on passait à la boulangerie et on ressortait main dans la main avec chacune un morceau du quignon de pain à grignoter. "Charlie, ce soir je ne te porte pas, tu marches." Oui mais non. Ce soir maman TU ME PORTES et puis c'est tout. Et si tu ne me portes pas je pleure. Je pleure longtemps et fort. Avec de grosses larmes qui coulent sur mes joues. Et je me laisse tomber par terre. Je suis en colère. Je suis frustrée. Et je pleure. Et c'est tout. Jusqu'à ce que TU ME PORTES.


J'ai tout essayé. Le gros câlin avant de partir de la crèche et tout au long du chemin. Le je te tire par la main de gré ou de force en ignorant tes pleurs, en t'encourageant, en essayant de t'expliquer le pourquoi du comment. Le je te porte comme un sac à patates inconfortable pour te donner envie de marcher tout en culpabilisant pour le bébé que j'ai si peur de perdre. Le je me fâche avec les gros yeux. Le je rentre à la maison avec toi dans les bras après avoir cédé à bout de patience et au bord de la crise de nerfs avec les larmes prêtes à couler et l'envie de te tuer. D'ailleurs je t'abandonne dans ta chambre et je m'enferme dans la mienne, loin. Je ne peux plus te voir, je ne veux plus t'entendre, je suis perdue face à mon échec que je ne digère pas. Le trajet interminable et si plein de frustrations. Cette colère qui monte en moi face à mon impuissance. Le sentiment d'être une merde qui fait de la merde sans aucune ressource. Je suis face à un mur. Je ne peux pas te porter. Tu ne veux pas marcher. Deux forces qui s'affrontent et deux perdantes dans tous les cas. Tristesse. Culpabilité. Colère. Angoisse. Les retrouvailles auparavant si joyeuses deviennent un calvaire. Et je me déteste.


Tu pleures dans ta chambre car tu ne comprends pas ma colère. Tu es inconsolable et de toute manière je ne suis pas capable de trouver la force de te serrer contre moi. Je suis en colère contre moi-même et contre cette grossesse qui complique tout. Je suis en colère car je suis perdue. Tu pleures et je ne réussis pas à ouvrir mes bras pour toi. Pourtant je t'aime. Mais je suis épuisée, j'ai besoin de temps.


Le week-end suivant tu t'es enfermée dans ta chambre pour jouer. Tu ne fermes jamais la porte d'habitude mais là tu as voulu m'imiter et te réapproprier ces scènes de crise. Tu rejouais la scène à la perfection en disant fermement à tes doudous "PAS CONTENT MAMAN !" et en les faisant pleurer très très fort. Tu ressortais d'un pas pressé de ta chambre, attrapais la main de ton papa en lui disant "MA'CHE !" avec de gros yeux en colère "NON, PAS CONTENT MAMAN !". Je t'ai observé discrètement avec le coeur très lourd, rempli de honte et de tristesse. De désespoir aussi. Alors je vous ai laissé jouer à ce jeu nouveau pour te permettre d'extérioriser et peut-être aussi de comprendre ces crises nouvelles et si soudaines dans notre quotidien. J'ai refoulé mes larmes et j'ai fouillé internet à la recherche de solutions douces, adaptées et surtout acceptable pour la maman que je suis et que je veux être, face aux colères d'un enfant de deux ans. Car je n'ai jamais pensé que Charlie avait cette réaction pour me contraindre ou m'embêter. Simplement elle a des besoins, des envies et des frustrations qu'elle n'est pas encore capable de gérer et qui dans cette situation, n'étaient pas compatibles avec mes propres besoins et exigences. C'est une enfant. Une très jeune enfant. Un petit être humain en construction tout simplement.



C'est comme ça que j'ai découvert l'existence de la parentalité positive. Un terme que je n'apprécie pas vraiment mais derrière lequel je retrouve un univers qui correspond tout à fait à mon idéal d'éducation. Je me retrouve dans tellement de choses et j'en applique déjà tellement au quotidien ! Mettre des mots, des théories, des pensées réfléchies sur cette manière d'appréhender l'éducation m'a permis de progresser dans ma réflexion et dans mon apprentissage du rôle de maman. Et de reprendre les rênes de notre quotidien en souplesse.


Je me sens moins seule avec mes certitudes sur l'éducation et son rôle fondamental dans l'évolution de notre société. Je veux pour ma fille et pour tous mes petits élèves un monde meilleur et plus doux et je suis persuadé qu'il doit se transmettre par une éducation douce et positive à l'égard de tous les enfants. La violence engendre la violence. Et la violence sous toutes ses formes, à plus ou moins grande échelle, fait partie du quotidien des enfants dans notre société que ça soit dans les familles ou à l'école. Je ne parle pas ici que des violences physiques mais aussi de toutes les petites vexations et humiliations qui ponctuent le quotidien de ces citoyens en devenir. Punitions, remarques blessantes, jugement de valeur à tir larigot... et souvent inconsciemment de notre part.


Pour m'armer d'arguments, de persévérance et de confiance en moi, en nous (car ton papa est tout à fait d'accord avec moi et se forme autant que moi à cette éducation qui n'est pas celle que nous avons reçue et que l'on doit donc apprendre en même temps que l'on t'éduque) je m'appuie sur l'expérience d'autres parents, mais aussi d'autres sociétés. Je me baigne régulièrement dans leurs mots pour ne pas perdre mon objectif d'éducation, même quand je suis fatiguée et à bout de ressources. Surtout quand je suis fatiguée et à bout de ressources d'ailleurs ! Et je compte bien plonger mon nez dans les bouquins de ces auteurs auxquels ils font référence régulièrement. Car comme pour mon métier d'enseignante, pour la pratique du solfège ou pour celle du tennis, je ressens le besoin de me former à l'éducation parentale... pour ensuite me forger ma propre opinion, mon propre style. Comme dans tous les autres domaines de la vie finalement.


Aujourd'hui je ne vais pas m'étendre plus sur ce sujet qui me tient à coeur car j'ai tellement de choses à en dire que je me perds dans mes pensées et cet article est déjà suffisamment dense. Mais je compte y revenir régulièrement, avec les références qui m'éclairent ou me soutiennent dans le quotidien, plus forte de mon expérience et de celle des autres. J'espère que ce vaste domaine trouvera des échos en vous !


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