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Des crise à la poussette... quel chemin !

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(cet article fait suite à ma première réflexion sur la parentalité positive que vous pouvez relire ici : parentalité positive)


"Mais enfin... utilise une poussette !!"


Bah oui... ça te semble évident ! Et c'est effectivement la solution qui s'est imposée d'elle même et qui a permis de retrouver des trajets sereins le matin avec son papa et le soir avec moi pour se déplacer de la maison à la crèche et de la crèche à la maison. Alors pourquoi autant de prise de tête et de blabla sur ce sujet ?


Tout simplement parce que la poussette n'était pas une solution pratique, nous ne l'utilisions quasiment jamais dans notre quotidien donc l'idée ne nous a pas effleuré avant d'avoir pris le temps de nous poser tous les deux avec le papa et de réfléchir sur ce qui était important pour nous, sur nos motivations. Nous habitons un premier étage sans ascenseur dans un immeuble dont le digicode ne fonctionne plus depuis des lustres. Fréquenté par n'importe qui à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, le hall et les boîtes aux lettres sont régulièrement envahis par les ordures de grossières personnes irrespectueuses : peaux de banane, canettes de bières renversées, bouteilles de verre cassées, mouchoirs usagés, tas de publicités piétinées... il est donc impossible d'entreposer une poussette dans notre hall sans prendre le risque de la voir disparaitre ou dégradée. Bref.


Reprenons l'exemple de nos crises du soir avec Charlie qui refusait de marcher alors que j'étais dans l'impossibilité de la porter. Nous étions bloquées dans cette situation et je n'avais plus le recul suffisant pour trouver une solution satisfaisante pour nous deux. Envahie de sentiments négatifs, avec une estime de moi en chute libre, beaucoup de culpabilité et d'appréhensions. On pataugeait dans la semoule. Je me tournais donc vers notre merveilleux ami internet et tombais sur des articles évoquant la parentalité positive. Je vais ici utiliser des citations provenant d'un site que j'apprécie beaucoup pour le partage qu'ils font de leurs expériences et de leurs réflexions ainsi que pour les auteurs et ouvrages auxquels ils font référence. Ils rendent très accessible les concepts de la parentalité positive et c'est ce dont j'avais besoin à ce moment-là.


  • Pour commencer les écrits m'ont permis de comprendre ce qui se passait dans la tête de Charlie et de ne pas juger son comportement de manière négative.

    "Un bon nombre de personnes a l'idée que les enfants sont des êtres capricieux capables
    de piquer de très grosses colères afin d'arriver à leurs fins. [...] C'est la hantise de tous parents que d'être confronté à une situation similaire, surtout devant
    le regard de spectateurs prêts à vous juger si vous n'adoptez pas la bonne attitude. [...] L'enfant prend conscience qu'il peut faire ses propres choix aux alentours de 2 ans. Il va s'affirmer et vouloir décider lui-même de ce qu'il veut faire. La crise est généralement la réponse à un besoin qu'il veut satisfaire mais que vous ne pouvez ou ne voulez pas assouvir. L'enfant montre son mécontentement par de la colère, des pleurs et des cris. Son cerveau est trop jeune pour gérer ce trop-plein d'émotions et est incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressent." (citation issue du site "famille épanouie")



  • Ils m'ont aussi permis de reprendre confiance dans mon rôle de maman dans ces moments difficiles. D'être sûre de moi et capable d'assumer ces moments et leur gestion en public sans culpabiliser ou avoir honte malgré le regard intrusif des passants. Quelle est ma place, quel est mon rôle, que puis-je faire pour l'accompagner au mieux sans qu'il y ait cette notion de gagnant et de perdant que l'on retrouve avec l'idée de caprice ?

    "Votre rôle est d'accompagner votre enfant lorsqu'une telle émotion le submerge. En aucun cas, il ne cherche à tester vos limites ou à vous embêter. Il a besoin de vous pour se contrôler, alors prenez-le dans vos bras pour le rassurer, parlez-lui avec calme et amour, dîtes-lui que vous comprenez ce qui lui arrive, que c'est normal, qu'il a le droit d'être en colère et expliquez-lui toujours pourquoi il ne peut avoir ce qu'il convoite. Il y a toujours une raison valable donc il est très important qu'il la connaisse. Dîtes-lui toujours la vérité. Sachez que ce trop-plein d'émotions sera encore plus difficile à surmonter si c'est l'heure du repas, s'il manque de sommeil, ou s'il a vécu une forte stimulation comme un tour de manège. La manifestation de ce que l'on peut appeler caprice est en fait la non-satisfaction d'un besoin de l'enfant. Il est fort possible que lui-même ne sache pas mettre des mots sur ce besoin, c'est pourquoi vous devez être attentif aux signaux qu'il vous envoie. Les punitions, chantages et autres menaces ne corrigent jamais le problème, au contraire, faîtes preuve de compréhension et de patience : vous en sortirez tous les deux gagnants.
    En faisant preuve d'empathie envers lui vous renforcerez votre relation et votre confiance mutuelle." (citation issue du site "famille épanouie")



  • J'ai réalisé que j'entretenais un cercle vicieux en voulant à tout prix que ma fille accède à ma volonté contre sa propre volonté. Que chacune de nos crises quotidiennes engendrait de la frustration et qu'aucune de nous n'y gagnait rien. J'allais éventuellement réussir à obtenir ce que j'attendais d'elle à force de persévérance, mais ça serait le résultat d'un rapport de forces en ma faveur et ce n'était pas ce que je recherchai.

    "De nombreux parents pensent que chaque situation de conflit engendre la «victoire» de l'une ou l'autre des parties. Lorsqu'un conflit survient, 2 solutions sont généralement envisagées. Soit le parent fait preuve d'autorité en choisissant lui-même une solution et l'impose à l'enfant. Soit l'adulte fait preuve de laxisme en cédant à son enfant après avoir tenté de le convaincre. Avec l'autorité, le parent gagne, l'enfant perd. Avec le laxisme, l'enfant gagne, l'adulte perd. Quel que soit la méthode choisie, l'enfant est perdant. L'autoritarisme l'empêche de trouver lui-même une solution au problème, le rend dépendant, soumis et introverti. Le laxisme le rend égoïste, colérique et irrespectueux. Quel que soit la méthode choisie, le parent est perdant. L'autoritarisme lui demande beaucoup de temps pour contrôler, exiger, rappeler les règles, punir, avec le risque de voir son enfant s'éloigner affectivement. Le laxisme provoque de la soumission, de la rancoeur, une perte
    d'envie de passer du temps avec son enfant. Dans ces 2 situations, il y aura de la résignation d'un côté ou de l'autre, ce qui engendra inéluctablement une perte de communication. C'est un cercle vicieux !" (citation issue du site "famille épanouie")



  • Et donc pour en arriver à la solution qui vous semble peut-être évidente de la poussette, mais qui ne l'était pas pour nous il a fallu prendre le recul nécessaire et redéfinir nos priorités qui étaient : pour la sécurité du bébé à venir je ne dois pas porter Charlie / pour le bien-être de Charlie je dois comprendre et répondre au mieux à son besoin d'être entendue. Nous devions trouver une solution acceptable pour les deux partis.

    "La troisième méthode est la négociation : une méthode gagnant/gagnant. Négocier, c'est trouver ensemble un accord à des intérêts différents. [...] Dans bien des cas, l'accord peut être trouvé sans que les parents ne fassent de concession. Le simple fait d'argumenter et d'expliquer la demande/requête va suffire à convaincre l'enfant. Il faut prendre le temps d'instaurer le dialogue et adapter son discours à l'âge et au stade de développement de l'enfant. Votre enfant est sensible à votre autorité naturelle et à votre expérience. L'accord sera trouvé de façon tout à fait informelle. Dans une situation gagnant/gagnant, les deux parties ont envie de coopérer et d'avancer pour trouver ensemble les meilleures solutions. L'enfant se sentira valorisé et donnera bien plus de valeur à l'autorité parentale. Le pouvoir ne se prend pas, il se donne !" (citation issue du site "famille épanouie")


En l'occurrence notre accord est le suivant : Benoît descend la poussette le matin et amène Charlie et la poussette à la crèche, je rentre avec Charlie et la poussette le soir, la plie et la dépose dans un coin du hall, Benoît remonte la poussette le soir en rentrant du travail. Une contrainte supplémentaire mais ô combien salutaire dans notre quotidien ! Charlie sait qu'elle a le choix entre marcher en se tenant à la poussette ou bien s'assoir dans la poussette lorsqu'elle ne souhaite pas marcher. Quand elle demande les bras je lui explique que je ne veux pas la porter lors des trajets mais qu'elle peut s'assoir dans la poussette si elle est fatiguée. Son papa tient évidemment le même discours. Parfois elle réclame encore les bras mais il suffit de lui proposer l'alternative de la poussette, elle réfléchit et en fonction des fois elle répond "Poussette !" et monte dedans avec le sourire ou bien "Ma'che" et elle s'accroche fermement l'air décidé, prête à repartir. Finalement elle choisit très souvent de marcher et elle semble y prendre du plaisir. Dans ce cas elle installe son doudou dans la poussette, l'attache avec sérieux et discute avec lui et moi pendant tout le trajet, visiblement contente !

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